Les travaux relatifs au projet MAGEO se déroulent en différentes phases. Des études réalisées en phase avant-projet ont défini les techniques les plus appropriées pour le respect de l’environnement. VNF s’engage à privilégier la voie d’eau pour les travaux et le transport de matériaux.
L’approfondissement du chenal par dragage
Des matériaux extraits valorisés
L’opération de dragage consiste à enlever du fond, le sable, le gravier ou la vase. Afin d’utiliser les mesures les plus respectueuses pour l’environnement, VNF a réalisé une analyse multicritère pour définir les techniques les plus appropriées pour les travaux.
Des travaux sur berge
Les matériaux extraits seront dans la mesure du possible réutilisés dans le cadre du projet. Dans le cas contraire, ils seront pris en charge par les entreprises et carrières locales, puis majoritairement valorisés. Le transport des matériaux par la voie d’eau, plus écologique que par camion, sera privilégié.
Les terrassements relatifs aux rescindements
Pour faciliter la navigation des bateaux de 180 m, le nouveau tracé du chenal navigable de l’Oise induira ponctuellement des rescindements de berges. Les travaux consistent en une opération de terrassement en berge, c’est-à-dire d’adaptation de l’état naturel du terrain pour construire le nouveau chenal de navigation.
L’aménagement des berges
Les interventions sur les berges prévoient un volet paysager et écologique assorti de parcours de découverte. Deux grands types d’aménagements sont prévus sur un linéaire total de 30 km :
- La reconstitution des berges, par adoucissement des pentes et mise en œuvre de techniques de génie végétal. Les arbres, arbustes et herbacées seront utilisés comme des éléments de construction à part entière. Ce type de reconstitution sera appliqué dans 70 % des cas.
- Des améliorations spécifiques, à l’intersection des berges rescindées et des cheminements pédestres de l’Oise. Regroupés sous l’appellation « Découverte de la nature », les projets envisagés portent notamment sur un observatoire du Grand Peuple à Armancourt, des pontons à Pont-Sainte-Maxence, une promenade sur le quai Jules Michelet à Creil, la création d’une promenade sur le quai de Venette et des aménagements au niveau du chemin du Close des Roses à Compiègne, et des aménagements paysagers avec une promenade sur le site de Verneuil.
Qu’est-ce que le génie végétal ?
Le choix d’une solution mixte intégrant des techniques de génie végétal permet de restaurer – voire d’améliorer – les fonctions des berges vouées à être modifiées. Il s’agit principalement d’assurer et maintenir la stabilité des rives, la biodiversité, le paysage, le traitement de l’eau, la vitesse d’écoulement, mais également de contribuer à l’écrêtement des crues.
Plusieurs profils de berges seront aménagés en phase travaux. Ils se caractérisent par des pentes de talus différentes permettant de recréer les habitats spécifiques de milieux humides. Le choix du profil de berges tient compte de différentes contraintes telles que l’emprise disponible ou le niveau d’intérêt écologique avant travaux.
La création de 3 zones de hauts fonds
Le décalage du cours de l’Oise sur certains secteurs nécessite de remblayer le cours d’eau actuel afin de limiter les impacts hydrauliques. Trois zones de hauts fonds seront ainsi créées au niveau de La Croix-Saint-Ouen, à L’Île du Grand Peuple et au Hameau de Sarron. Ces comblements partiels accueilleront une faune et une flore représentatives de l’Oise. Elles seront aussi une opportunité pour créer des aménagements écologiques, notamment des zones de frayère.
Les hauts fonds favorisent la pousse d’herbiers nécessaires à la reproduction de la faune piscicole.
En effet, les poissons ont besoin de différentes zones dans le fleuve (ou en relation avec celui-ci) pour leurs activités de nutrition, repos et reproduction, au cours de la journée et du cycle annuel.
Un rehaussement des ouvrages ?
Une hauteur libre conservée
Dans le cadre du projet, il n’est pas prévu de rehausser qu’un seul ouvrage, la hauteur libre des autres ponts permettant actuellement de faire passer des convois avec deux couches de conteneurs. L’unique ouvrage qui devra être démoli et reconstruit avant la mise en service de la liaison Seine-Escaut est le pont-rail de Mours. En effet, les études réalisées par les équipes de VNF dans le cadre de MAGEO ont conclu que la géométrie des arches du pont de Mours et la trajectoire anticipée des bateaux qui circuleront n’étaient pas compatibles avec les objectifs fonctionnels du projet. C’est SNCF Réseau qui assurera la maîtrise d’ouvrage de cette opération.
Une simulation grandeur nature a été réalisée au niveau du pont Louis XV de Compiègne (anciennement Pont de Solférino). Ce pont est le plus contraignant de l’itinéraire.
La protection des ouvrages
Avec une hauteur libre de 5,25 mètres au-dessus de la ligne d’eau, tous les ponts et passerelles permettront le passage des convois à grand gabarit. Plusieurs devront plus spécifiquement être protégés des éventuelles collisions. Pour cela, VNF a étudié deux solutions :
- La construction d’ouvrages rapportés, placés dans le chenal de navigation en amont et en aval des piles de pont ;
- Le renforcement de la structure des ouvrages par pieux (ducs d’Albe), planches métalliques en « V » (palplanches) et protections latérales (glissières).
Des aménagements pour la navigation
Ces aménagements sont prévus dans le cadre de la mise au gabarit Vb. Pour les navigants, le projet prévoit ainsi :
- La création de zones d’alternat sur les secteurs où les rescindements ne sont pas réalisables, notamment lors d’enchaînements de courbes / contre-courbes et dans les centres urbains contraints. Les alternats représentent 22,84 km du tracé de MAGEO ;
- La création des aires d’attente, situées aux extrémités des zones d’alternat et placées en-dehors du chenal de navigation, pour que les bateaux s’amarrent le temps que la section d’alternat se libère ;
- La mise en place d’une signalisation et d’un balisage permettant la navigation, de jour comme de nuit, ainsi qu’en conditions de visibilité réduite.
Un site de compensation hydraulique à Verneuil-en-Halatte
Le projet garantira une neutralité hydraulique pour les crues importantes à l’aval du site de Verneuil-en-Halatte.
En amont de Creil, l’approfondissement de l’Oise aura un effet positif, diminuant les risques d’inondation. En aval de Creil, pour écarter le risque d’impact hydraulique négatif, le projet prévoit la réalisation d’un site de compensation hydraulique au niveau de la commune de Verneuil-en-Halatte.
Ce site, d’une superficie de 218 hectares, permettra de stocker 3,8 millions de m3 d’eau au passage de la pointe de la crue pour le restituer à l’Oise lorsque la décrue est amorcée. Les travaux de MAGEO débuteront par la création de ce site.
Des voiries et réseaux rétablis
Le projet MAGEO prévoit le réaménagement des voiries et réseaux impactés du fait de la modification du tracé de l’Oise dans certains secteurs. Concernant la voirie, tous les chemins qui seront coupés par le projet MAGEO seront rétablis.
Quelles conséquences pour les riverains ?
La gestion d’un chantier est soumise à des modalités d’organisation très strictes. Le plan d’organisation du chantier prévoit des mesures destinées à protéger au mieux les riverains et les activités sur différentes thématiques :
- Protection contre le bruit ;
- Protection contre les fumées, poussières et gaz d’échappement ;
- Protection contre les vibrations ;
- Propreté des abords du chantier ;
- Gestion des déchets.
La nuisance sonore émise en phase chantier est temporaire
Le chantier sera organisé de manière à limiter ces nuisances temporaires via des mesures adaptées : horaires de chantier compatibles avec la vie locale, transport par voie d’eau privilégié, limitations de la circulation des engins sur les routes …
Pour la phase d’exploitation, une étude acoustique, réalisée dans le cadre du PRO, a été menée au sur la base des trafics attendus, dans l’objectif d’évaluer la gêne sonore pour les riverains et de dimensionner les aménagements permettant de la réduire.
Avant les travaux : l’archéologie préventive et le diagnostic pyrotechnique
La conservation et la valorisation du patrimoine archéologique constituent un enjeu important des territoires. L’archéologie préventive, mission de service public, assure la détection, la conservation ou la sauvegarde du patrimoine archéologique susceptible d’être concerné par le chantier. Le projet sera donc élaboré en étroite concertation avec les services déconcentrés de l’État compétents en termes d’archéologie.
Une mission de diagnostic et de détection pyrotechnique, préalable aux travaux de mise au gabarit européen de l’Oise entre Compiègne et Creil, est réalisée en parallèle de la réalisation des études projet. Cette mission consiste en la réalisation de diagnostics et de détections non intrusifs, surfaciques en milieu terrestre et en milieu aquatique. Cette mission permettra de mener dans un second temps la sécurisation et la dépollution des sites identifiés comme à risque pyrotechnique.
A propos de MAGEO...
Le calendrier
Le projet MAGEO a été déclaré d’utilité publique par la Préfecture de l’Oise le 22 avril 2022. Cette décision suit l’avis favorable donné par la commission d’enquête…
Les études
Imaginé dès les années 1970, MAGEO a bénéficié de la mise au gabarit européen de la section de l’Oise entre Creil et Conflans-Sainte-Honorine…
Coût et financements
D’un coût total de 341,8 M€ TTC, le projet MAGEO a bénéficié de co-financements de la part des collectivités locales, de l’Union européenne et de l’Etat, à hauteur…